dimanche 12 août 2012

Petits musées

Un des grands plaisirs de nos vacances cyclo-touristes est de flâner dans de petits musées que nous découvrons au hasard de nos circuits. Pas de plan pré-établi, c'est en roulant que nous sommes interpellés par un panneau indicateur, une affiche.

La France regorge d'un véritable patrimoine mis en valeur par des passionnés. Il s'agit parfois de particuliers qui font partager leur passion et leur collection, qu'ils ont patiemment accumulée.

Nous avons visité notre premier petit musée en août 2000, lors d'une randonnée de trois jours en Morbihan. Il s'agissait du musée du costume au château de Crévy à la Chapelle Caro, qui n'existe plus aujourd'hui.


Lors de cette randonnée, nous avions aussi fait une longue halte à


Nous avons certainement musardé pour profiter du fleurissement de cette "petite cité de caractère". Et nous avons passé du temps à la Cité Bleue des Arts, où j'ai fait la connaissance de la poupée Bleuette, et admiré les broderies de Caroline Roussel.

Cette artiste brode au point de Beauvais, son travail est tellement fin qu'on croirait voir une peinture. Les tableaux exposés m'avaient bouleversée et émue aux larmes.
Pour avoir un aperçu, je vous invite à consulter son blog : http://carolineroussel.blogspot.fr/

A cette époque-là, nous n'avions pas d'appareil photo numérique, je n'ai donc pas de trace à vous proposer.

Vous l'avez compris, ces musées et expositions ont souvent un point commun, ce qui est ... plutôt logique pour une couturière !

En août 2006, 5 jours de vélo nous ont menés en Bourgogne. En chemin, nous avons visité trois musées :
les poupées anciennes à Cerisiers (89)

A Avallon, surprise : un petit musée magnifique.
Jean-Pierre a écrit dans son cahier : "Nous n'avions pas prévu de nous arrêter à Avallon, mais le musée du costume nous retient 1h30. Visite guidée en compagnie d'une vieille fille érudite et passionnée. L'impression d'être dans une autre France." Le genre de musée où je passe des heures !
Chaque année, il y a un thème différent. Cette année-là, c'était "L'art de la broderie dans la mode". Ce qui m'avait beaucoup plu, c'était la manière dont les costumes étaient mis en scène, dans des pièces meublées où il ne manquait pas un seul bibelot. Ce qui donne un souffle de vie, contrairement à certains musées - je pense au musée Galliéra en particulier.  J'ai le souvenir aussi que notre guide connaissait l'histoire de certains vêtements. Ainsi d'une robe blanche entièrement rebrodée à la main par une jeune fille de 18 ans pour assister à une cérémonie. Cet hôtel particulier possède une chapelle où étaient exposés en 2006 des vêtements ecclésiastiques richement brodés.

Je suis allée faire un petit tour sur la toile pour vérifier si ce musée est toujours ouvert. Oui, et cette année a pour thème "La gravure de mode".  Le tarif d'entrée défie toute concurrence (5 Euros). Et j'ai découvert deux articles qui vantent les mérites de ce charmant musée, que vous pouvez consulter pour connaître les propriétaires et l'histoire du musée et pour les photos.

Enfin à Chaource, nous n'avons pas visité le musée du fromage du même nom, mais nous avons fait un passage assez rapide au musée de la voiture à pédale, où un ancien garagiste a accumulé plus de 200 pièces.

En 2010, lors de notre randonnée annuelle qui nous a mené de la Seine et Marne en Aveyron en passant par l'Ardèche et la Lozère, mon oeil avait été attiré à l'entrée de Langogne par une pancarte vantant le musée de la filature. Encore un musée pour moi ! Pas de visite libre, obligation de faire la visite guidée d'une durée de 3/4 d'heure. Notre timing le permettant, en avant ...
Je reproduis ci-dessous le reportage de Jean-Pierre en date du 10 août 2010.

Langogne (3ème ville de Lozère avec ses 3000 habitants) est une petite ville charmante où nous découvrons le musée de la Filature des Calquières.
Un musée où l'on voit toutes les procédures de tranformation de la laine des moutons en fil.

Installée dans un ancien moulin, c'est l'eau de la petite rivière, qui répond au doux nom de Langouyrou, qui fait tourner la grande roue. Et c'est cette roue qui par tout un système de poulies fait fonctionner toutes les machines de la filature. L'eau de la rivière servait également au lavage de la laine.
C'est au deuxième étage que se trouve la vedette du musée : une Mull-Jenny...Une machine qui servait à transformer le fil cardé en fil tordu et étiré. Cette Mull Jenny peut effectuer le travail de plusieurs dizaines de fileuses avec ses 120 broches ! Imaginez la révolution, la crise qu'a pu entraîner l'arrivée d'une telle machine vers le milieu du 19ème siècle dans les campagnes françaises ! C'est assez impressionnant de la voir fonctionner, c'est le seul exemplaire qui existe encore en France (elle est même classée monument historique).
Il y a 150 ans, c'était la Révolution industrielle qui arrivait d'Angleterre avec sa modernité, ses produits de grande consommation mais aussi son lot de chômage, de misère et d'exploitation.
La laine aujourd'hui fabriquée est vendue au magasin du musée.

Mais il n'y a pas besoin de partir bien loin pour découvrir un petit musée. Ainsi le 31 mars 2012, nous avons visité avec grand plaisir le musée du pain à Fismes dans la Marne.




Enfin j'arrive au dernier en date. Au cours d'un petit- déjeuner à l'hôtel de la Boucle, mon oreille a trainé et j'ai entendu parler du musée de la
 Et encore un pour moi ! Mais Jean-Pierre ne m'attend jamais à l'extérieur pendant que j'assouvie ma passion : il sait lui aussi profiter des belles choses. D'autant plus qu'il y avait dans ce musée une exposition fort intéressante pour alimenter sa passion personnelle.

Je reproduis en partie le texte "guide de visite" remis à l'entrée, illustré par des clichés pris par mon photographe préféré.

Le  musée  Barthélémy Thimonnier retrace l'évolution de deux inventions issues de la révolution industrielle du 19ème siècle : la machine à coudre et le cycle.
Le musée porte le nom de l'inventeur de la machine à coudre, qui a vécu à Amplepuis une grande partie de sa vie, y est mort et est enterré au cimetière de la commune.
Le musée abrite la première collection publique française de machines à coudre  (collectée par les soins des membres bénévoles de l'association "Groupe de recherches archéologiques et historiques d'Amplepuis", qui ont fondé le musée et assurent aussi l'accueil des visiteurs), mais aussi une magnifique collection de cycles. Cette dernière a été donnée par Mr et Mme Malartre (musée de Rochetaillée) à la commune d'Amplepuis en 1989, pour être exposée au musée Thimonnier, car la machine à coudre et le cycle sont de proches parents , les fabricants et réparateurs sont les mêmes : le système de la pédale qui entraîne la roue est semblable dans ces deux inventions contemporaines.

Savez-vous qu'avant de construire des voitures, Peugeot, Hurtu, Opel ont fabriqué des machines à coudre puis des vélos ...

Le musée est sis  dans    la    chapelle    de l'ancien      hôpital/hospice     d'Amplepuis, construite en  1875, de style  néogothique et réaménagée   et   transformée   en   musée   en 1985.
La première scène reconstituée montre la couture avant la machine à coudre : un tailleur d'habits assis sur la table (jambes croisées en tailleur) pour s'isoler de la saleté et du froid du sol en terre battue 
et une brodeuse, car on dit que Thimonnier (né en 1793), tailleur de métier, a eu l'idée d'un métier à coudre en regardant travailler sa deuxième épouse, brodeuse au crochet.
Barthélémy Thimonnier, apprenti tailleur, est obsédé par le désir de mécaniser le travail de la couture. Il s'acharne à mettre au point un « métier à coudre » dont il dépose le brevet en juillet 1830.
Sa machine cousait 6 fois plus vite qu'à la main et c'est ainsi qu'il ouvre à Paris en 1831, le premier atelier de confection du monde comprenant 86 machines qui fabriquent des vêtements pour l'armée qui commence la conquête de l'Algérie (époque coloniale).
Le contexte économique est morose et Thimonnier enlève les marchés aux tailleurs parisiens qui manquent de travail et dans la nuit du 21 au 21 janvier, ils détruisent une partie de l'atelier de Thimonnier. A l'image de cette mésaventure, la vie de Thimonnier sera semée d'embûches, et malgré son acharnement à mettre au point son « métier à coudre », il aura beaucoup de mal à le vendre. Beaucoup d'incompréhension entoure ses recherches et malgré une présentation à l'exposition universelle de 1855 et les encouragements de Napoléon III, son invention ne lui apporte pas la fortune et il meurt en 1857 dans la misère la plus complète.

La centaine de machines à coudre sont présentées de manière chronologique du métier à coudre de 1830 à l'ordinateur de couture des années 2000.

Le musée propose aussi
une collection d'affiches

une collection de machines à coudre en miniature pour fillettes

l'atelier du cordonnier-bourrelier


la couturière à domicile
A noter dans cette scène, la robe en soie beige du couturier WORTH, premier à avoir fait défiler des mannequins pour présenter ses collections.
l'atelier de la blanchisseuse , entourée des instruments de la lessive d'autrefois, et de splendides collections de linges brodés et de fers à repasser.
différents métiers à tisser qui témoignent de l'importance de l'industrie textile dans la région
 Le musée Thimonnier propose aussi des exposions temporaires.
Celle-ci nous a rappelé quelques souvenirs :
QUE DU BONHEUR !
 


Je laisse maintenant le guidon à Jean-Pierre.













1 commentaire:

  1. Merci pour ces visites guidées, et au photographe pour ces beaux clichés.

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Merci beaucoup !